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Le bonheur

"C'est étrange, le bonheur. 
Quand on est à a recherche, il nous semble obscur, complexe, caché dans un endroit où on ne pourra jamais le trouver. 
Quand on le vit, on comprend qu'il est lumineux, et simple. Surtout, on comprend que le bonheur n'était pas caché : il était tout juste protégé, enfoui à l'intérieur de l'autre. Le bonheur est un cadeau, et comme tout cadeau, il n'existe que s'il est offert à quelqu'un."

Je suis heureuse.
Cette maladie me l'empêchait, ce bonheur, elle m'empêchait de vivre et de profiter du bonheur de la vie. Bonheur et joies que j'ai réappris à redécouvrir durant toute cette année.
Je ne sais pas encore si je suis guérie, il me reste quelques symptômes sur lesquels je travaille, mais j'ai décidé de baser ma définition de la guérison sur cela : le bonheur. 
Car c'est aussi grâce à ça que j'ai réalisé à quelle point à l'époque la maladie m'empêchait d'être heureuse, et c'est ce qui m'a fait réagir.
Alors aujourd'hui, et je me fiche de ce que dira mon médecin, je décide que je suis guérie. Heureuse et guérie, tout en continuant le travail bien sûr.
Ceci sera peut-être mon dernier article sur ce blog, peut-être pas, peut-être qu'un jour je ressentirai le besoin d'écrire encore sur ce thème et de le partager.

J'ai aimé écrire et partager cela avec vous, ma famille pour la plupart, quelques amis. Je n'arrêterai pas d'écrire d'ailleurs, je continue. Cela m'a tellement aidé lors de ce long parcours. Merci encore, pour toute la compréhension et l'attention dont vous m'avez fait part toute cette année. Merci à toi Papa, surtout, pour tout ce début.
J'ai réussi, grâce à beaucoup de travail et à tout l'aide que vous m'avez apporté. Le bonheur est tout simple, il suffit de le vouloir un peu. 

à un de ces jours,
Soyez heureux
Marie.



Un an.




Ca fait un an. Un an que ma sÅ“ur s'est mariée, un an que j'ai dit à mes parents que ça n'allait plus, un an que j'ai commencé ce travail. 


Un an et des tonnes de belles choses qui se sont produites. Grâce au travail sur moi, grâce à mes proches qui m'ont tellement aidés, grâce à cette envie de s'en sortir.
Un an que j'ai recommencé à manger, tout doucement pour que mon corps s'habitue et puis jusqu'à retrouver une alimentation normale, ou presque. Reste des bribes de maladie, des soupçons d'angoisse ou de culpabilité mais que j'évince bien vite, en lui riant au nez à cette maladie. 
Un an que j'ai compris que ça ne servait à rien de maltraiter son corps, qu'il fallait au contraire le préserver, lui faire du bien.
Un an que j'ai découvert le pain à la boulangerie, et puis sont venus les plats de pâtes, les tartes au citron meringuées, le chocolat, les sushis, les raviolis, et puis même les pizzas. (oui, l'Italie m'a bien aidée cette année, vive l'Italie et sa cuisine merveilleuse!). 



Un an au cours duquel j'ai arrêté de vivre sans vivre, arrêté de courir et que j'ai observé. Ce qui se passait en moi, autour de moi. Un an que mes yeux se sont ouverts.
Un an au cours duquel sont réapparues les émotions, les sentiments, les vrais. Le rire, les larmes, un an pour ressentir la vie et la recevoir en plein fouet.
Un an pour accepter de devenir adulte et ainsi de devenir une femme, un an pour accepter la féminité. Tout en gardant je l'espère un peu d'enfance et d'insouciance. 
Un an où j'ai retrouvé l'estime de moi, arrêté de m'excuser en permanence, d'être toujours la fautive. 
Un an pour accepter que moi aussi, j'avais le droit. Le droit de ne pas être d'accord, le droit de s'exprimer, le droit de déranger s'il faut. 


Le droit d'aimer et d'être aimée. 

Un an que cela a commencé et 6 mois que je l'ai rencontré, (oui je ne pouvais pas écrire ceci sans l'évoquer, LUI). 6 mois que mon quotidien est merveilleux à ses côtés, 6 mois que je me félicite d'avoir fait ce pas vers la guérison car sans cela je ne pense pas qu'il aurait été là. Je ne l'aurais pas vu. Or, quand il est arrivé, mes yeux étaient grands ouvert et mon cœur prêt à l'accueillir.



















une petite tristesse... au milieu du bonheur




Je suis un peu triste. Un peu triste pour des choses idiotes, mais bon... J'étais au sport, il y avait la petite bande habituelle. Nous avons fait un cours et certaines sont restées au cours d'après. Mais moi je ne pouvais pas, car sinon dès le lundi j'aurais fait la moitié de ce que j'ai « le droit » dans la semaine... Je m'y serai autorisée peut-être si je n'avais pas perdu ces fichus 200 grammes la dernière fois chez le médecin. Ou si j'avais mangé un peu plus qu'une pomme au goûter... Mais non, pas encore le droit.

J'en ai assez de tout ça, je n'ai qu'une envie, gagner ces derniers kilos et faire ce que je veux. Avoir le droit d'aller au sport à deux séances si j'ai envie, avoir le droit de manger un peu moins lors d'un repas quand je n'ai pas trop faim... Mais pour ça il faut que j'arrive à faire l'inverse aussi : ne pas aller au sport si je suis fatiguée, plus manger si j'ai très faim ou si j'ai envie de gourmandise... La flexibilité doit aller dans les deux sens. Mais pour l'heure, c'est un peu difficile et je suis un peu fatiguée de tout ça.


C'est un petit coup de mou qui s'inscrit néanmoins dans un quotidien très chouette qui est le mien : un amoureux toujours présent, drôle, attentionné... Je reviens d'un chouette week-end avec lui à Paris. Durant ce week-end par exemple, les évolutions sur le plan de la maladie je peux en citer quelques uns :

-avant j'aurais angoissé de ne pas faire de sport dans la journée (la marche dans la ville n'étais pas considérée comme de l'exercice...)

-avant j'aurais angoissé quant au choix des resto : finalement, la seule chose qui importait était qu'il y ait des choix végétarien ou de poisson. Et ça importait même plus aux autres, j'étais prête à aller dans un fast-food (nous étions avec des enfants qui ne réclamaient que ça) si c'était plus simple. Mais nous avons trouvé des chouettes endroits : asiatique (japonais et coréen) et bar à vin. Avant je n'aurais pas été moi-même durant ces moments, j'aurais anticipé, me serait sentie mal après.

-avant j'aurais angoissé durant le petit-déjeuner chez sa sœur, ne sachant pas ce que nous allions manger le midi. Mais j'ai mangé comme d'habitude et comme les autres, et j'ai ainsi pu profiter des moments avec tout le monde.

-avant j'aurais regardé toutes les filles qui passaient en les enviant, comme elles étaient jolies et sûres d'elle. Je n'envie personne, la preuve est que j'ai l'amoureux le plus génial au monde.

-avant j'aurais vérifié mon reflet mille fois dans les différentes vitrines. Je ne me souviens pas l'avoir fait (peut-être que si, mais ça devait être minime).

-avant je me serais dit, au contact de ces 3 enfants, que les parents avaient de la chance mais que ça ne m'arriverait jamais. J'ai profité de ces enfants, d'entendre leurs rires, de jouer avec eux, en imaginant sans cesse le jour où les miens arriveront.


Ma vie est belle. Alors cette petite tristesse, ça y est, elle est déjà envolée. Et bientôt, dans quelques mois j'espère, je serais libre de faire ce que j'ai envie. Libérée de cette maladie.


Illustrations de l'artiste Camille de Cussac, découverte à Paris justement :)

à quelques jours de Noël...

Bien sur que j'aurais toujours des symptômes. Bien sur que des habitudes, des réflexes, conscients ou inconscients, persisteront dans mon mode de vie. C'est évident. Cette maladie, quand elle s'est installée dans la chronicité comme cela a été mon cas, ne peut pas s'en aller sans laisser de traces. J'en veux le moins possible c'est évident. Mais j'accepte à présent le fait que certains symptômes persisteront. Le tout c'est d'en être consicente et d'arriver à les limiter. De reconnaître quand c'est moi qui parle ou la maladie qui repointe le bout de son nez.

Peut-être ais-je été trop ambitieuse, à vouloir guérir complètement. Peut-être pas. 
Peut-être que le jour où j'aurais des enfants, par exemple, tout cela je le laisserai derrière moi, d'autres préoccupations venant occuper le devant de la scène.
Peut-être que si je change de travail et ainsi de rythme de vie, les choses seraient plus faciles pour moi, si je devais par exemple aller dans un self chaque midi et ne plus rien contrôler. 
L'avenir nous le dira.

Mais pour le moment c'est ainsi. Je suis en bonne santé, j'ai encore quelques petits kilos à prendre, quelques petits kilos de sécurité, mais c'est bientôt la fin. Je suis bien dans ma vie. Une belle vie, une vie heureuse, qui ne l'a jamais autant été, mais avec quelques résidus. Des petites failles, parfois.

Lorsque j'aurais des difficultés dans ma vie, il faudra redouter de vigilance. Mais après tout ce travail cette année, je le sais, je ne replongerai plus jamais. Je saurais prévenir la réapparition de ce trouble, détecter des angoisses naissantes. 
Je suis en rémission quasi complète. C'est difficile de dire quand c'est terminé ou pas, on n'a pas pour l'anorexie des marqueurs dans le sang qui nous font dire « ça y est, le taux de béta-ano-saloperies est passé de 350 en mars dernier à 10 ! Cette patiente est guérie. » Non, malheureusement le cerveau est plus complexe que cela.

Un alcoolique à ce qu'on dit, reste toujours malade et susceptibles de replonger au moindre verre. Pour certains cancers, on parle de guérison au bout de 5 ans de rémission. Les schizophrènes doivent prendre des anti-psychotiques toute leur vie. Qu'en est-il de l'anorexie dans tout ça ? C'est bien compliqué de le savoir, mais pour ma part je pense que chaque personne est différente. Aussi similaires soient les symptômes au départ, aussi différente peut l'être la guérison.

On ne pourra le voir qu'avec le temps je pense. Il faudra être patient. Et dans 5 ans, 10 ans peut-être, je reviendrais donner la réponse

En attendant je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d'année, que j'appréhende sans aucune peurs, sans aucune angoisse. Car je sais que ce qui sera important, ce sera de profiter de mes proches, d'être ensemble. La guérison de cette maladie ne se joue pas un 25 décembre, elle se fait sur le long terme.
Je vous remercie, tous, de m'avoir suivie cette année, aidée chacun à certains moments, ou simplement d'avoir suivi mon évolution. Merci pour votre écoute, pour votre patience. Merci d'être là tout simplement.
 Profitez, profitons ensemble, de nous retrouver. 
A dans quelques jours pour la famille qui me lit ici, j'ai hâte de vous voir.



Escapade



Avignon
Le temps d'un week-end. 
Il n'y a parfois pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour profiter de jolis moments. 3 heures de train (en première classe !) et nous voila dans le Sud.
Entre le pont, ses petites ruelles, les remparts, le musicien de jazz tout seul sur sa place, les magasins (gros arrêt chez Karl Marc John...) les petits café et autres restaurants. Les balades, l'arrêt au cinéma Utopia, les photos prises et des arrêts juste pour faire une pause. Profiter. Un air de vacances, un peu de douceur avant de rentrer dans le froid de l'hiver.
La vie tout simplement. C'est tellement chouette.









Master chef numéro 4... et autres petits exercices


Avec Dr Jude nous travaillons toujours. Enfin il me fait travailler. Voici quelques exercices que je fais :




Le non-contrôle de la cuisine 

La semaine dernière, j'ai goûté les sushis maisons de mon amoureux ! Note 19,5/20, les meilleurs du monde ! Un vrai chef japonais. Bon, malheureusement je ne peux pas vous donner ses conseils secrets (déjà parce qu'ils sont secrets!) et parce que c'était un exercice que je devais faire. Le laisser cuisiner, ce qu'il voulait, sans regarder/contrôler/angoisser... Et manger ce qu'il aurait fait sans avoir le choix. (chance pour moi, c'était délicieux!) 
Pour se désintéresser de ces considérations, se détendre, accepter l'imprévu également et surtout le fait de ne pas tout maîtriser. 
Je dois le faire une fois par semaine normalement, j'avoue que c'est encore un peu difficile de ne pas mettre mon nez dans les casseroles (pour prodiguer mes bons conseils!) 


L'exercice du miroir et des photos 

Le miroir, je le fais depuis cet été, les photos c'est venu un peu plus tard. Nous avons analysé des photos de moi avant la maladie, pendant et après. Bizarrement, la photo sur laquelle Dr Jude m'a trouvé « le plus malade », ce n'est pas une où on voit spécialement ma maigreur. Il s'est plutôt attardé sur mon attitude, mon grand sourire qui en fait n'en est pas un. Ou un sourire pour masquer, un sourire d'apparence. Tout cela inconsciemment bien sûr. Or maintenant, mon sourire est vrai je vous le garantis. 
Le miroir, je continue quasiment quotidiennement : se regarder (en entier ou se concentrer sur une partie du corps), consciemment, essayer de se voir comme on est. Pour s'accepter, et dans mon cas accepter ces nouvelles formes. Ce n'est pas facile tout les jours. 


La réintroduction 

Toutes les semaines (mais j'ai un peu oublié les dernières semaines, et me suis fait « gronder »!) je dois continuer à réintroduire un aliment, une chose avec laquelle j'ai encore du mal. Et ensuite la remettre de temps à autre. Il y a encore beaucoup de choses qui sont difficiles. Après l'épisode des sushis, il restait de l'avocat. Ça va sembler ridicule pour beaucoup, mais pour moi l'avocat c'était pendant longtemps un légume considéré comme mauvais, interdit, car trop gras. Oui un « légume gras », ça sonne un peu comme un oxymore ! Mais c'est le cas. Seulement il ne faut pas voir ça, il faut voir le goût (c'est quand même super bon!), et le fait que ces acides gras sont très bons pour l'organisme également. (ce n'est pas pour rien qu'on vit vieux au Japon!) 
J'ai réintroduit hier également une part de gâteau, fait par une collègue, pour le dessert. Un gâteau tout simple aromatisé à l'orange, pas trop sucré mais très moelleux, délicieux ! Je ne compte pas en manger tout les jours mais c'est dans le but de ne plus en avoir peur et de l'intégrer, de temps à autre, dans mon alimentation. 

Des petits pas comme ça, qui semblent tellement rien pour la plupart des gens mais qui sont beaucoup... 

Les objectifs pour cette fin d'année ce sera :

-d'arriver à gérer l'angoisse des fêtes de fin d'année. Nous allons travailler dessus lors des prochaines séances. Mais je n'ai pas trop peur. Je connais déjà quelques clés : profiter de sa famille, des moments à venir ensemble, ne pas penser aux éventuels jugements, de défocaliser de l'assiette surtout.
-de terminer les derniers kilos à reprendre (j'en suis à quasiment 8... et oui !) afin de .... se faire une méga session shopping / soldes en janvier ! et oui, mon armoire est vide... :) ahah j'ai hâte. THE récompense !

Je vous embrasse tous :)















quelques nouvelles


Bien longtemps que je n'ai rien posté. Eh oui, manque de temps surtout, parce que l'inspiration est toujours là, l'écriture je la poursuis chaque jour ou presque car cela continue à m'aider. Mon petit chemin se poursuit. Tout doucement. Un peu trop doucement aux yeux de mon médecin traitant sur la balance. Enfin ce sont mes yeux, d'ailleurs ça fait bien longtemps qu'elle n'est plus derrière moi pour regarder le chiffre. J'en suis à un stade où c'est difficile de faire plus. Où je me dis que ça y est, j'ai bien travaillé et que j'aimerai juste arrêter de penser à cette échéance de la balance, juste ne plus y aller du tout. C'est l'objectif et à présent je n'ai plus du tout envie de me peser. J'apprécie des rendez-vous (à présent toutes les deux semaines) pour discuter avec elle, aborder des points divers et variés. Mais la pesée je m'en passerai bien. Malheureusement comme je stagne, je dois continuer un peu. Essayer encore de prendre quelques kilos alors qu'à présent mon corps me plaît (dans sa globalité). J'ai accepté ma prise de poids, me trouve plus jolie qu'avant. Je fais des exercices pour ça, on ne s'accepte pas du jour au lendemain. Mais prendre plus me fait toujours peur, je n'en ai pas forcément très envie et malgré tout c'est pour ça que je n'y arrive pas. 

Alors à présent j'essaye de me forcer à nouveau, de me dire que c'est pour stopper ces pesées, encore quelques kilos et ce sera bon. Une petite mise en garde cette semaine d'ailleurs, sur ma pratique du sport... « si vous n'arrivez toujours pas à prendre un peu, dans deux semaines il faudra quand même envisager de diminuer... » Mais moi j'aime ça, j'y vais toujours avec plaisir ! Et c'est moi qui parle, non pas la maladie. J'aime ça car ça me défoule, je dors mieux quand je me suis dépensée, j'y vois des amies, et parfois ça me creuse un peu l'appêtit ce qui n'est pas une mauvaise chose.

Sinon dans ma petite vie, dans ma petite maison dans la ville, tout va bien. Il fait froid, mais la maison est bien chauffée par plein d'amour

La balance : chez moi il n'y en aura plus jamais. Ni aujourd'hui ni demain.
L'objectif, c'est qu'en 2016 je ne me pèse plus. Ni plus ni moins. Ma silhouette je la vois et ce n'est pas un chiffre qui me dira bravo ou me grondera. Tout comme ma guérison ne sera pas sur la balance, mais dans la tête. Le jour où toutes les angoisses auront disparu. Le jour où je n'aurais plus du tout peur des fêtes de fin d'années. Le jour où mon corps s'affichera dans le miroir tel qu'il est. Le jour où je n'y penserai plus quotidiennement (pour le moment je ne peux pas, je suis encore obligée car je dois faire attention). J'ai hâte



Un film à voir : "Apnée" de Jean-Christophe Meurisse
Une idée DIY : le Bullet Journal
Une gourmandise : un chocolat chaud à la cannelle
Une envie : faire du shopping / les soldes en janvier... pour se refaire une garde-robe !